Extraits
Sarkozy et Merkel, unis pour le pire
« Un homme, ein Frau. Unis pour le meilleur et pour le pire. Ce soir-là, ce fut pour le pire. Pourtant, la mise en scène avait été soignée. Ce lundi 18 octobre 2010, au crépuscule, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy déambulent sur les planches, le long de la plage de Deauville. « C’est ici qu’à été tourné un homme et une femme », glisse à la chancelière allemande le président français, devenu cinéphile depuis son mariage avec la chanteuse italienne Carla Bruni. (…) L’image du couple que la presse à
baptisé Merkozy doit concurrencer celle des pères fondateurs. Il convient de se montrer digne des grands couples franco-allemands : Charles de Gaulle et Konrad Adenauer ; Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt, et surtout François Mitterrand et Helmut Kohl. Ce sera l’image du quinquennat, 93
Celle qui se hissera à la hauteur de François Mitterrand main dans la main avec Helmut Kohl, devant l’ossuaire de Douaumont, sur les champs de bataille de Verdun en 1984 » p 10
Le non à la Constitution, un divorce français
« Ce fut un naufrage. Ce jeudi 14 avril 2005, Jacques Chirac entre enfin en campagne pour défendre le oui à la Constitution européenne. La salle des fêtes de l’Elysée a été transformée en studio de télévision, et le président fait face à quelques quatre-vingts électeurs, de dix huit à trente ans, sélectionnés par la Sofres. Il faut faire jeune, et les animateurs Marc Olivier Fogiel et Jean-Luc Delarue ont été appelés à la rescousse. Le chef de l’Etats s’afflige du « pessimisme » de ses interlocuteurs. « Je ne le comprends pas et cela me fait de la peine », juge Jacques Chirac. Il se veut encourageant : « N’ayez pas peur, vous n’avez aucune raison d’avoir peur ! » Rien n’y fait. Au bout de deux heures d’émission, la rupture est consommée entre la jeune génération et un président vieilli, âgé de soixante douze ans. » p121
Libérez-nous du franco-allemand
« Lorsqu’un président français se met à parler allemand, il convient de s’inquiéter. S’inquiéter pour la langue de Goethe et ses « h » aspirés qui le sont tellement qu’ils disparaissent. S’inquiéter pour l’Europe, car lorsqu’un président s’exprime ainsi, c’est qu’il imite de Gaulle. En rendant hommage au général, François Hollande s’est risqué à bredouiller quelques phrases en allemand, le samedi 22 septembre 2012. Il s’agissait de célébrer le cinquantième anniversaire du voyage triomphal de Charles de Gaulle en Allemagne en septembre 1962. La tournée avait culminé avec le discours à la jeunesse de Ludwigsbourg, appris par coeur en allemand par le général. Elle avait trouvé son aboutissement avec la signature du traité de l’Elysée, en janvier 1963 » p 233
Critiques
Cette thèse accusatrice contre les mauvais dirigeants européens est étayée par les confidences de nombre des acteurs, français et étrangers, et de leurs conseillers. Ce qui donne un récit fort, très informé et argumenté. Eric Le Boucher, Les Echos, 18 janvier 2013.
Cette histoire, profondément politique, nous est contée avec talent. Rares sont les livres d’économie qui se lisent d’une traite, comme un roman où le lecteur suit avec délice l’auteur explorant scènes et coulisses de cette tragédie, où les petites histoires lamentables, hélas, ne manquent pas. Libérons-nous du couple franco-allemand, conclut l’auteur, non sans raison. Denis Clerc, Alternatives Economiques, mars 2013
Son livre Ces Français fossoyeurs de l’euro vaut le détour. Leparmentier y développe certes une thèse à laquelle on n’est pas forcé d’adhérer selon laquelle les Français sont d’affreux conservateurs qui ne veulent pas faire les réformes pourtant indispensables dans l’Europe et la mondialisation. Mais on aurait tort de s’y arrêter tant la description méthodique des erreurs stratégiques, des naïvetés politiques, voire de la suffisance stupide des dirigeants français successifs, est passionnante. Hervé Nathan, Marianne, Janvier 2013