8ème lauréat du prix du livre européen

catégorie : Roman
pays : France

 

La robe de Hannah. Berlin 1904-2014

Pascale Hugues


  • Parution : avril 2014
  • Editeur : Les Arènes
  • Pages : 332

Journaliste française, Pascale Hugues vit à Berlin depuis plus de vingt ans. Intriguée par tout ce qui a pu se passer dans sa rue depuis un siècle, elle décide de partir à la recherche des hommes et des femmes qui l’ont habitée.
Le puzzle vertigineux de l’histoire de Berlin s’assemble alors sous nos yeux : on voit la rue se construire en 1904 et s’installer les premières familles d’entrepreneurs, d’avocats et de banquiers. On ressent l’humiliation de la défaite de 1918, les effets de la crise économique et de la montée du nazisme. On tremble avec Hannah et les familles juives qui vivent la douleur de l’exil ou l’enfer de la déportation. On survit aussi avec ceux qui restent, dans la peur des bombardements alliés.
Presque détruite en 1945, la rue ne compte plus qu’une poignée d’habitants qui veulent oublier le passé et tout reconstruire. Avec le mur de Berlin, elle se retrouve à l’Ouest. Grise et petite-bourgeoise, la rue accueille pourtant dans les années 1970 quelques artistes rebelles… dont David Bowie. Aujourd’hui, elle est à nouveau tranquille et prospère, comme à sa naissance. Avec des souvenirs en plus.

 « Si vous faites partie de ces très nombreux Français tombés amoureux de Berlin, il faut lire La robe d’Hannah, Berlin 1904-2014. Un livre de Pascale Hugues paru aux éditions les Arènes et qui nous fait pénétrer dans l’histoire de Berlin par les petites portes. »  France Inter, 07/05/2014


Pascale Hugues est correspondante pour Le Point à Berlin. Elle écrit également pour des journaux allemands. Elle a reçu le prix du journalisme franco-allemand pour un ensemble de chroniques intitulé Mon Berlin. Elle est l’auteur du livre Marthe et Mathilde (Arènes, 2009) qui a été un best-seller en France et en Allemagne.


Extraits

« Dans leurs lettres, ils se moquaient de l’absurdité des lois raciales du Troisième Reich : les Juifs n’ont plus le droit de posséder des animaux domestiques ou de se promener en groupe. Ils me décrivaient l’aveuglement des familles juives de la rue, convaincues qu’Hitler ne serait qu’un Spuk, « un fantôme passager » et que, de toute façon, personne ne ferait aucun mal à un vieillard qui avait décroché la croix de fer à Verdun. Ils évoquaient tous cette découverte singulière qu’ils avaient faite soudain : les « Juifs », ce ne sont pas ces caricatures qui paraissent dans le Stürmer, ces personnages aux nez crochus, aux lèvres épaisses et à l’œil fourbe. Les « Juifs » que les nazis persécutent, ce sont eux, les bourgeois bien en vue de cette rue. Eux, tout bardés de diplômes, de titres et de savoir. Eux, si influents. Eux, qui participèrent à l’essor industriel, économique et culturel de l’Empire. Eux, si parfaitement assimilés » p.77


« Après la mort de Wilhelm Wagner, les événements se précipitent. Quelques jours avant la capitulation allemande et la fin de la guerre, le 12 mars 1945, en une heure à peine, Swinemünde est presque entièrement détruite par une attaque aérienne américaine. 1 609 tonnes de bombes sont larguées sur la ville pleine de réfugiés fuyant les territoires de l’est devant l’Armée rouge. Les rues de Swinemünde sont encombrées : carrioles, animaux, balluchons et meubles divers. Un carnage. Seul le quartier de villas le long de la plage où se trouve la maison blanche des Bickenbach est épargné. Un miracle. Le 3 avril, le Führer se suicide dans son bunker et Berlin capitule. Le 2 mai, les soldats soviétiques hissent le drapeau rouge sur le Reichstag. Le 5 mai 1945, l’Armée rouge occupe Swinemünde. La ville se rend sans même combattre. »
p.163