Marielle de Sarnez & Sandro Gozi
Informations générales
144 pages
Editions Thadée
Mars 2014
Biographie des auteurs
Marielle de Sarnez est députée européenne, vice-présidente du Mouvement démocrate et secrétaire générale du Parti démocrate européen. Elle est l’auteur du Petit dictionnaire pour faire aimer l’Europe paru en 2009 aux éditions Grasset.
Sandro Gozi est sous-secrétaire chargé des affaires européennes dans le gouvernement du président du Conseil italien, Matteo Renzi. Député italien, il a été membre du cabinet du président de la Commission européenne, Romano Prodi.
Eric Jozsef est correspondant de Libération à Rome. Il est l’auteur de plusieurs livres consacrés à la politique italienne.
Présentation de l’éditeur
En Ukraine, des millions de citoyens rêvent d’Europe, de notre liberté et de notre démocratie. Ils n’hésitent pas à défier les menaces de la Russie de Poutine. Chez nous, des millions d’Européens sont gagnés par l’euroscepticisme et la tentation du retour en arrière. Dans le monde, des puissances nouvelles, à la suite de l’immense Chine, progressent à marche forcée, bouleversant l’ancien ordre mondial.
Voilà l’urgence européenne : les réponses que l’Europe doit trouver concernent aussi bien l’intérieur de l’Union, son fonctionnement et la place des citoyens, que la place de son économie et de ses valeurs dans un monde emporté par la vague de la mondialisation.
Cette urgence est au centre de ce dialogue entre deux personnalités politiques française et italienne, croisant leurs expériences, analyses et propositions, dans un langage clair et stimulant. C’est cette urgence qui sera le sujet de la campagne pour les élections européennes, la neuvième de l’histoire.
Extraits
« MdS : La cohésion sociale de l’Europe est un impératif pour tous les Européens. Le budget européen devrait être l’instrument naturel de cette mise à niveau de certaines régions d’Europe. Mais pour la première fois depuis les lois de programmation budgétaire de l’Union européenne, le cadre financier 2014-2020 sera en baisse par rapport à la période précédente. C’est le prix de la crise. Bien sûr, les grandes politiques communes comme la PAC ou la politique de cohésion régionale demeurent très bien dotées avec 376 milliards pour les régions, soit les deux tiers de toutes les dépenses sur sept ans. Et dans la mesure où la PAC a été reformée pour mieux repartir les subventions agricoles et que les aides régionales se concentrent sur les zones les plus faibles, on peut dire que ces politiques participent à la cohésion sociale européenne. Mais si nous voulons vraiment corriger les inégalités entre les territoires, il faudra une vraie volonté politique qui jusqu’à présent a fait défaut, et des moyens supplémentaires. » p.51
« MdS : Si les chefs d’Etat et de gouvernement européens ne sont pas à la hauteur, l’Europe ne peut pas réussir ses rendez-vous avec l’Histoire. Cela vaut aussi et surtout pour les années qui viennent. Imaginer que l’on puisse continuer à élargir l’Union européenne, avant de l’approfondir et d’en réformer son fonctionnement serait à coup sûr à contresens de la nécessité historique. »p.58
« Ah ! Lampedusa ! Quel meilleur exemple effectivement du déchaînement de populisme que l’on a connu en Italie avec Berlusconi et son ministre de l’Intérieur, Roberto Maroni, de la ligue du Nord. Ce même discours de haine, de rejet de l’autre, Roberto Maroni promettant d’expulser tous les Tunisiens d’Italie vers la France… Et on a abouti à cet extraordinaire paradoxe : alors que son collègue français Claude Guéant annonçait que la France allait fermer ses frontières, Roberto Maroni répliquait « si c’est ça l’Europe, il vaut mieux en sortir ». Voilà les dégâts causés par le choc de deux populismes nationaux. C’est la première fois qu’un membre du gouvernement italien, même de la ligue du Nord, sortait d’un Conseil des ministres européens et disait ça ! Sur le manque de solidarité européenne, il avait raison, bien sûr. Mais il n’était pas crédible puisque lui-même n’envisageait pas de solution européenne mais de se défausser du problème sur la France. On se retrouve donc face à deux discours identiques-et identitaires- qui pourtant finissent par entrer en conflit. C’est ce que je disais tout à l’heure sur le risque qui pèse sur les démocraties nationales et l’urgence de faire émerger une démocratie européenne pour résoudre les problèmes qui sont d’intérêt général européen, comme l’asile et l’immigration » p.91
Critiques
Marielle de Sarnez sort un nouveau livre à l’occasion des élections européennes. L’eurodéputée centriste s’y livre à un dialogue avec Sandro Gozi, sous-secrétaire chargé des Affaires européennes du président du Conseil italien, Matteo Renzi. Tous les deux proclament que « le choix européen est un choix de souveraineté ». Il y a effectivement urgence.
Fabien Cazenave, Le Taurillon, 12/04/2014