Arden

Frédéric Verger

Informations générales

480 pages
Editions Gallimard
Octobre 2013

Biographie de l’auteur

Frédéric Verger est né en 1959. Il enseigne le français dans un lycée de la banlieue parisienne. Arden est son premier roman.

Présentation de l’éditeur

L’histoire se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale en Marsovie, riche principauté d’Europe centrale. Alexandre de Rocoule, gérant du luxueux hôtel d’Arden, homme à femmes dont la gaieté a quelque chose de féroce, et Salomon Lengyel, veuf sérieux et solitaire, sont liés par une passion commune : l’opérette. Depuis 1917, ils ont écrit ensemble une quantité impressionnante de pièces en trois actes, inachevées car ils ne sont jamais d’accord sur la scène finale.
Pendant qu’ils travaillent sans relâche, la bête nazie rôde autour de la Marsovie sur laquelle elle ne va pas tarder à poser la patte. Les persécutions de Juifs commencent. Le danger devient pressant pour Salomon et pour sa fille Esther, revenue auprès de son père et dont Alex tombe amoureux. Et si la composition d’une dernière opérette était le seul moyen de leur sauver la vie?

Il est rare de voir aussi harmonieusement mêlés dans un premier roman l’intelligence, l’humour et la sensualité. Les scènes se déploient dans une profusion d’images éblouissantes, de détails comiques ou touchants, tandis que les rebondissements ne manquent pas dans le livret sanglant qui se joue en 1944 en Europe centrale.

Extraits
« Il marchait donc, au milieu d’un chemin pierreux qui surplombait une vaste plaine sablonneuse couverte de petites herbes folles agitées par le vent, et ce spectacle lui faisait penser à la surface écrasée de soleil d’un océan quand on la contemple du sommet d’une falaise, ou les vagues minuscules, innombrables, semblent les échos apaisés d’une fête lointaine. Cette rêverie lui fit repenser à son poème sur le Hollandais volant, dont des épisodes oubliés remontaient parfois à sa mémoire tels les souvenirs d’une vie antérieure. » p.159

« Mon oncle n’osait plus jeter un coup d’œil vers ce visage tout proche du sien tant à la lumière du jour il lui semblait jeune. Il préférait regarder droit devant lui, la serrant néanmoins de plus en plus pour sentir la chaleur de son corps. Ses vêtements s’étaient imprégnés dans l’armoire d’une odeur de moisi d’où, parfois, surgissait un parfum d’orange. Mais très vite,  il ne put s’empêcher de la regarder. Avec crainte, avec avidité, il cherchait sur la figure pâle, poudrée de plaques de craie, les marbrures de la maladie et dans les yeux l’éclat de la fièvre. Il éprouva alors l’envie irrésistible d’embrasser sa bouche, de sentir contre les siennes les petits peaux hérissées de ses lèvres, de les mordiller pour les faire lentement gonfler et éclater (imagination qui s’accompagna de ce qu’on appelait dans les romans de la Chotek « une subite et puissante réaction virile »). » p.312

Critiques

 « Arden a de quoi susciter chez le lecteur l’ennui le plus profond ou le plus déconcertant enchantement. Dans le premier cas, il lui sera insupportable d’être pris dans un texte aussi dense, stylistiquement léché, lourd des réminiscences de classiques rébarbatifs. » 

 Libération, 25/11/2013


« Une expérience littéraire dont on sort étourdi. Et charmé.» 
Le Point, 05/11/2013


« On admire tant d’adresse, on se demande si c’est très profond ou un peu vain, on cale ici et là comme devant une excellente pâtisserie viennoise trop chargée en chocolat. Mais on attend déjà ce que ce prof de lettres né en 1959 pourra bien écrire dans son deuxième roman. »
Bibliobs , 28/10/2013

« « Arden » est-il un roman savoureux d’une belle et grande écriture classique, ou un pavé touffu où on s’essouffle à suivre l’histoire ? Les deux à la fois, pour ce livre réservé à des lecteurs boulimiques qui apprécieront cet « Arden » qui ressemble à une opérette écrite par un romancier russe du XIXe siècle. » La Libre Belgique, 10/10/2013

« Aimable satire qui relève du Dictateur et de To Be or To Be, dans une ambiance de Montagne magique. » L’Express, 04/10/2013

« Les chapitres n’existent pas dans ce roman aussi touffu et dense que la forêt qu’il décrit. Il ne faut dès lors pas avoir peur de se perdre dans ses 478 pages qui plongent le lecteur dans un monde foisonnant. » Le Figaro, 26/09/2013

 « Dans ce très étonnant premier roman, burlesque et tragique à la fois, érudit et ironique, Frédéric Verger mêle avec élégance tons et degrés, sens et contresens, brouille les pistes pour dire les cacophonies et absurdités de l’Histoire » Télérama, 25/09/2013

« Entre tragédie et comédie légère, drame et bouffonnerie, rebondissant sans cesse, porté par un sens aigu du vaste tableau et de la scène de genre, à coup sûr l’une des révélations de la rentrée. » L’Humanité, 2/09/2013