Petros Markaris
Informations générales
95 pages
Editions Seuil
Septembre 2013
Biographie de l’auteur
Petros Markaris né en 1937, romancier, auteur dramatique, traducteur, et scénariste de Theo Angelopoulos, est la voix de son pays. Il appartient à la famille des auteurs de romans policiers en colère comme Mankell, Montalbán et Camilleri. Ses enquêtes du commissaire Charitos, largement traduites, connaissent un grand succès en Grèce, en Allemagne, en Italie et en Espagne. Il vit à Athènes.
Présentation de l’éditeur
À mort les fraudeurs fiscaux !
La Grèce en 2011 : la crise économique s’aggrave. Certains riches vivent bien mais ne paient pas leurs impôts ; les pauvres sont partagés entre révolte et désespoir. Le commissaire Charitos, lui, s’ennuie… jusqu’au jour où le cadavre d’un chirurgien renommé qui profitait de la mauvaise gestion du système de santé est découvert au cimetière du Céramique. Au cœur de l’affaire, un percepteur anonyme qui fait chanter les riches fraudeurs fiscaux et n’hésite pas à mettre ses menaces à exécution en usant de méthodes héritées de l’Antiquité. Ce sont ensuite les hommes politiques ayant favorisé naguère la fraude fiscale qui sont inquiétés. Le gouvernement s’affole alors que Charitos est confronté à sa conscience.
Après Liquidations à la grecque, prix « Le Point » du Polar européen 2013, ce deuxième volet de « La trilogie de la crise » est, sous sa forme divertissante, un commentaire social et politique cinglant.
Extraits
« Ce n’est pas ça. Ecoute, commissaire. Moi j’ai fait une connerie dans ma vie et je la paye encore. J’ai fait deux ans de taule, ma femme m’a quitté, mon fils ne veut plus me voir…Je suis dans le désert et je n’ai pas le courage de mourir. Mais ceux que le percepteur national a dézingués, qui ont fait bien pire que moi, se baladaient librement et faisaient le beau avec leurs Mercedes, leurs villas, leurs maisons de campagne. Alors quand le percepteur national vient régler leur compte, moi je me dis qu’il y a encore une justice dans ce monde, même si ce n’est pas celle qui m’a condamné. Et c’est cette justice du percepteur national qui m’empêche de me coller un flingue sur la tempe et de me foutre en l’air»
p.213
« J’estime que l’heure est venue de tout lui dire. Ma rencontre avec Zissis dans la prison de la rue Bouboulinas, les tortures qu’il a subies, ses vêtements que je lui permettais de faire sécher le soir à l’isolement, quand on lui faisait passer des heures dans l’eau glacée. La relation que nous avons nouée ensuite, quand il est venu demander à la police un certificat pour obtenir sa retraite de résistant. Je dis tout, je dis même qu’il connaît Katérina, que je lui ai demandé de lui parler, de la convaincre tout, sans rien cacher. » p.251
Critiques
« Liquidations à la grecque paru en 2012, est dorénavant disponible en Points. Le justicier d’Athènes est paru l’an dernier au Seuil, et Pain, éducation, liberté, dernier volet de cette trilogie de la crise, vient d’être publié, toujours traduit par Michel Volkovitch. » France Inter, 02/06/2014
« Après «Liquidations à la grecque», où des requins de la finance se faisaient décapiter, Petros Markaris rappelle son débonnaire enquêteur pour régler ses comptes avec l’évasion fiscale, discipline olympique en son pays. Estomaqué, ce héros qui en a pourtant vu d’autres, s’interroge: «Mais enfin, qui se fait tuer pour n’avoir pas payé ses impôts ? […] S’il fallait tuer tous les fraudeurs, la population du pays se réduirait aux fonctionnaires, aux employés du privé, aux chômeurs et aux ménagères. Serions-nous tombés sur un fou ?» Impéritie des gouvernants qui tournent en vain autour de l’impôt, sociétés off-shore bidon et corruption généralisée, Markaris tape juste et jongle avec les paradoxes tragi-comiques » Paris Match, 18/10/2013
« C’est avec ces romans que Petros MARKARIS dénoncent les responsables de la profonde crise économique qui ravage la Grèce : »Comme il n’y a plus de place pour les rebelles politiques, dit t’il, alors j’interviens en tant qu’écrivain ». Pour lui, le roman policier est le genre littéraire qui aide à comprendre la société actuelle. Mireille COMBRADE nous présente cet auteur, lucide mais non dépourvu d’humour. Elle est au micro d’Odile JACQUINOD. » RCF, 27/02/2014